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Notre Cité

2 juin 2006 5 02 /06 /juin /2006 21:48

 « le plus beau monument de Marseille, c'est le fort St-Jean. (...) Ses tours, ses murs, imprégnés d'or solaire, ont une allure sans pareille de puissance sans lourdeur. Le Vieux-Port leur doit une bonne part de son pittoresque. » (Raoul BUSQUET, historien provençal, 1937)


Cette zone appartenait à la partie la plus ancienne de la ville grecque. Dès le IXe s. , ce promontoire était englobé dans le château Babon, forteresse de refuge édifiée par l'évêque Babon pour protéger la ville des attaques des Sarrasins. A cet endroit, à l'entrée du port, la tour Maubert ( ou Turreta Portus, ou encore Turris Catenae Portus car la chaîne fermant le port y était fixée). En arrière de la tour, sur un terrain qui leur avait été concédé, les Hospitaliers de St-Jean de Jérusalem s'installèrent vers le début du XIIIe s. et y élevèrent une commanderie et une église, placée sous le vocable de leur saint patron, St-Jean-Baptiste, dont le quartier, un quartier de pêcheurs, et le futur fort prendront le nom ; au sud de l'église s'étendait le cimetière. Une muraille, depuis la commanderie, rejoignait le rempart de la ville et les Hospitaliers en avaient la garde. Cependant les Hospitaliers ne se souciaient guère d'entretenir ces fortifications, au grand dam des syndics. A la fin du XVe s. , les Hospitaliers réalisèrent d'importantes constructions dans la commanderie, dont l'hôtel du commandeur, situé entre l'église et la mer, près de la tour ; cet hôtel fut jusqu'au milieu du XVIIe s. la demeure la plus somptueuse de la ville, dans laquelle descendaient les princes et personnes de haut rang en visite.


Après la prise du port par Alphonse d'Aragon en 1423, le Roi René fit édifier une tour beaucoup plus importante, la tour St-Jean, construite de 1447 à 1452, celle que nous voyons encore aujourd'hui. Elle coûta la somme énorme de 4 222 florins, la communauté de Marseille en fournissant 2 000, la confrérie des pêcheurs 1 200 et le Roi le reste. C'est une puissante tour carrée, dont la terrasse supérieure est garnie de mâchicoulis ; sa base était entourée d'une chemise qui a été détruite en 1957. A l'intérieur se trouvent trois étages voûtés et un étage supérieur coiffé d'une coupole sur pendentifs, le tout relié par un escalier en vis ; les murs très épais ne sont percés que de rares meurtrières. Sur l'un des murs de la tour, un grand crucifix était tourné vers le port ; en passant, les marins faisaient une prière ou observaient un moment de silence respectueux.


Le fort St-Jean présente également une tour ronde, ou tour du Fanal, construite en 1644 face à la mer, sur l'emplacement de la maison de la Gache (du Guet). Selon l'usage provençal, on allumait à son sommet un feu de bois qui servait de signal et elle servait de repère pour les navires arrivant en vue de Marseille. Si on en croit l'historien provençal Ruffi, un fanal aurait déjà existé à cet endroit au XIVe s. Dans son livre sur Marseille, Bouyala d'Arnaud la compare à un minaret oriental.


L'ensemble était intégré à la partie de la ville occupant la butte St-Laurent, et une rue bordée de maisons reliait l'église St-Jean et l'église St-Laurent. En 1666, Louis XIV ordonna l'agrandissement de la ville et fit exproprier les Hospitaliers ; l'église, le cimetière, la commanderie et l'hôtel du commandeur furent détruits pour laisser la place aux nouvelles fortifications. L'isthme reliant le promontoire à la butte St-Laurent fut creusé, puis le promontoire fut entouré de puissantes murailles. Des terre-pleins pour l'artillerie furent aménagés. Les travaux, qui durèrent de de 1668 à1674, furent dirigés par le chevalier de Clerville et Vauban, comme à Toulon. Ainsi naquit le fort St-Jean tel que nous le connaissons.


De 1844 à 1854, le fort fut transformé en île par le percement, sous la butte St-Laurent, d'un canal doublé d'une voie charretière destiné à relier le Vieux-Port aux nouveaux bassins de la Joliette ; ces travaux firent disparaître l'entrée du XVIIe s. Le canal disparut à son tour au XXe s. et fut remplacé par un large boulevard. Au début du XXe s. , une caserne est construite dans le fort pour recevoir la Légion. Les troupes allemandes d'occupation, durant la seconde guerre mondiale, entreposèrent dans le fort des réserves de munitions, dont l'explosion lors des bombardements de 1944 endommagèrent gravement la forteresse ; mais les tours demeurèrent intactes.

Louis Philippe Joseph, duc d'Orléans, dit "Philippe Egalité", cousin de Louis XVI, fut le plus illustre prisonnier du fort St-Jean.


La tour St-Jean comportait des cachots. Sous François Ier, on y enferma des équipages capturés sur des navires ennemis ; durant les guerres de religion, on y enferma tour à tour des protestants puis des ligueurs. Mais c'est surtout pendant la Révolution que la tour va servir de prison. En 1790 le fort est attaqué et son commandant, le chevalier de Bausset, refusant de capituler, est massacré sur le pont-levis. En 1793, la Convention décide d'y envoyer des membres de la famille royale qu'elle vient de faire arrêter ; d'abord détenus au fort de Notre-Dame de la Garde, le duc d'Orléans (« Philippe Egalité »), les ducs de Montpensier et de Beaujolais ses fils, sa soeur la princesse de Bourbon et le prince de Conti sont enfermés au fort St-Jean. Le duc d'Orléans, dont le cachot se trouvait au 3e étage de la tour, n'y resta que quelques mois, finalement transféré à Paris en octobre 1793 pour y être guillotiné ; mais les autres princes y demeurèrent jusqu'en 1796. Après la chute de Robespierre, 127 jacobins furent également emprisonnés au fort St-Jean ; ils furent massacrés en juin 1795, en représailles des atrocités de la Terreur.


Le site est classé depuis 1964 à l'ISMH et a fait l'objet de nombreuses campagnes de restauration. Il abrite aujourd'hui le Service des Antiquités Sous-Marines (actuellement la DRASSM).


Lien vers le site très intéressant du service-departemental-de-larchitecture-des-bouches-du-rhone .


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