Derniers symboles de la royauté égyptienne qui nous seront utiles : la barbe postiche et la queue de taureau.
Le roi mésopotamien Hammurabi porte lui aussi une barbe tressée, selon la tradition des peuples sémitiques (stèle d'Hammurabi, XIIe s. av. notre ère, musée du Louvre, Paris).
On sait l'importance du port de la barbe dans certaines civilisations antiques, en particulier orientales (par exemple chez les souverains mésopotamiens), qui relève sans doute d'une très ancienne tradition des peuples sémitiques. Le port de la barbe a d'ailleurs gardé une signification forte dans le judaïsme et l'islam.
La barbe courte et carrée de Narmer sur sa célèbre palette (vers 2950 av. notre ère, musée égyptien du Caire).
La barbe courte et trapézoïdale de Mykerinos (stèle de Mykerinos avec Hathor et la divinité du nome de Diospolis, vers 2480 av. notre ère, musée égyptien du Caire).
La barbe postiche, dans l'Egypte antique, est portée par les dieux et le roi. Elle les distingue des simples mortels. Il s'agit d'une barbe longue et tressée portée sur le menton et qui était fixée aux oreilles ou au bandeau de la couronne. Elle est elle aussi un symbole de l'essence divine du roi. La barbe royale est droite, alors que celle des dieux est en principe recourbée en bas ; cette règle n'est pas toujours respectée selon les époques. De plus, le roi défunt porte la barbe recourbée, car il apparaît alors sous sa forme divinisée. La forme et la longueur de la barbe postiche connaîtra des variantes selon les périodes : courte et carrée aux époques les plus anciennes, puis rectangulaire, trapézoïdale ou cylindrique par la suite.
Barbe trapézoïdale de Ramsès II à Abu Simbel.
Barbe tressée cylindrique du masque funéraire de Toutankhamon. La barbe est recourbée, signe en principe réservé aux dieux, ce qui peut surprendre au premier abord : mais il s'agit ici du roi défunt, donc divinisé, nouvel Osiris en quelque sorte.
Enfin, la queue de taureau est attachée à la ceinture du roi. Elle a pour fonction de lui conférer la puissance de l'animal sacré. Il s'agit sans doute, là encore, d'une très ancienne tradition, le culte des bovins comptant parmi les plus anciens dans cette région du monde.
Le roi faisant une offrande à Amon : remarquer la queue de taureau qui pend à sa ceinture, à l'arrière de son pagne (détail de l'une des colonnes de la salle hypostyle du temple de Karnak).
Nous avons à présent tous les éléments en main pour identifier un roi dans les représentations égyptiennes.