Parmi les quelques phrases de bases qu'on peut facilement apprendre en vue de se rendre en Egypte, il y a quelques formules de politesse qui peuvent être des attentions appréciées et qui sont faciles à retenir. Vous verrez que la plupart des réponses aux formules de politesse sont codifiées.
Les salutations :
- bonjour se dit : sabaH el-kheir ("matin de bien"), auquel on répond par la formule codifiée sabaH en-nûr ("matin de lumlière")
- bonsoir se dit : masa'a el-kheir ("soir de bien"), auquel on répond par la formule codifiée masa'a en-nûr ("soir de lumière").
- salâm (littéralement : "paix") correspond à salut ! , donc moins formel mais tout à fait correct.
- marHaba signifie plutôt bienvenue, mais il est aussi employé pour saluer quand on accueille en particulier.
- attention, la formule salâmu 3aleikum, à laquelle on répond de façon codifiée wa 3aleikum as-salâm ( + wa raHmatu-llahi, wa barakato pour la formule complète), est en principe réservée aux salutations entre musulmans, les non-musulmans ne sont pas sensés l'employer ; on ne vous en voudra pas si vous l'utilisez et qu'on comprend que vous n'êtes pas musulman, mais c'est une forme de respect de connaître cette règle.
- ahlan wa sahlan est une formule de bienvenue, à laquelle on répond ahlan bîk si on s'adresse à un homme / ahlan bîki à une femme / ahlan bîkum à plusieurs personnes.
- au revoir se dit ma'a es-salâma, qui se prononce de façon très contractée, vous avez dû l'entendre ou l'entendrez en Egypte ; ilâ l-liqâ', forme trop littéraire, n'est pratiquement jamais utilisée, sauf peut-être dans des circonstances très formelles.
S'il vous plaît / merci, etc. :
- men fadlak (homme) / men fadlek (femme) / men fadlikum (pluriel) correspond à s'il te / vous plaît.
- merci se dit shokran, auquel on répond de façon codifiée 'afwan ; attention, il est impoli de répondre shokran après avoir reçu un compliment, il faut dans ce cas répondre de façon codifiée Allah yekhallîk (homme) / Allah yekhallîki (femme) / Allah yekhallîkum (pluriel).
- mabrûk signifie félicitations, et on répond de façon codifiée Allah yebarêk fik (homme) / Allah yebarêk fiki (femme) / Allah yebarêk fikum (pluriel).
- âsef (masculin) / âsefa (féminin) signifie pardon, désolé(e). Comme en français, il peut aussi s'utiliser sous forme de question, en changeant l'intonation, pour montrer qu'on n'a pas compris ou entendu : âsef ? = pardon ? Comment ?.
Quelques règles de prononciation :
Fort heureusement, l'arabe dialectal égyptien simplifie certains sons de l'arabe classique très difficiles à prononcer pour les Européens. En arabe, dialectal ou classique, toutes les lettres se prononcent, ce qui signifie qu'une consonne double se prononce doublée et qu'une consonne en finale se prononce aussi.
On a pour habitude de noter H majuscule le son -h très guttural, venu du fond de la gorge, pour le différencier du h ordinaire, qui est aspiré.
La notation kh correspond à un son de gorge identique au -ch dur allemand de Bach ou au -j espagnol.
ei se prononce è + i, mais unis en ce qu'on appelle une diphtongue (comme en anglais...).
Le r est bien entendu roulé, mais ça vous le savez.
L'accent circonflexe au-dessus d'une voyelle sert à indiquer qu'elle est longue (on peut aussi trouver la notation sous forme de voyelle doublée pour indiquer qu'elle est longue) ; les autres sont brèves. Les voyelles en dialectal sont plus fluctuantes qu'en arabe classique : le -u (toujours prononcé -ou en arabe) tend à être remplacé par un -o, le -i ou le -a bref par un -e (toujours prononcé -é), -ai ou -ay par -ei / -ey.
Le signe 3, qui a dû surprendre certains d'entre vous, sert à noter le 'ayn, l'un des sons les plus difficiles de la langue arabe pour un Européen ; ce n'est pas grave si vous n'arrivez pas à le prononcer au début ; il faut l'entendre pour arriver à l'imiter : en résumé, c'est un son qui vient à nouveau du fond de la gorge mais en bloquant la glotte (on dit souvent, ce n'est pas ragoutant je sais mais c'est l'image qui donne la meilleure idée de la façon de prononcer le 'ayn, que c'est comme si on avait un renvoi...).
En principe, le d de "fadlak" est prononcé comme le -th dur anglais de "that" (en prononçant quelque chose situé entre le -d et le -t en bloquant la langue contre les dents du haut). Mais un -d simple conviendra très bien.
Voilà, il me semble que c'est déjà un bon début. Voilà de quoi montrer un minimum de politesse en Egypte. Et ne vous inquiétez pas : même si votre prononciation est approximative, on sera sensible au fait que vous fassiez l'effort de dire quelques mots d'arabe égyptien...
Vous trouverez aussi des infos linguistiques sur le site de notre amie Theti. Yalla ! On s'entraîne à prononcer et on répète jusqu'à ce qu'on retienne. A mon retour de Paris, interrogation générale !