Au terme de notre périple à travers les sites pharaoniques de Haute- et Moyenne-Egypte, nous avons traversé le somptueux désert Arabique pour aller passer quelques jours à Hurghada afin d'y retrouver notre amie Anne-Marie et notre agent de voyage préféré, sa fille Domi. C'est étrange, car nous n'avons pas un instant eu le sentiment que nous allions rencontrer des personnes que nous n'avions jamais vues ; c'était naturel, comme si nous nous connaissions déjà dans la « vraie vie ». La traversée du désert a donc été un moment d'émerveillement devant ces beautés rougeoyantes, mais aussi d'impatience de se retrouver...
L'hôtel à Hurghada où la rencontre tant attendue a eu lieu...
Il y a peu de photos de cette rencontre. Nous avions peu de temps, et la vraie vie a pris le pas sur la volonté de fixer ces instants. C'est dans le coeur qu'ils se sont inscrits, à leur place essentielle. Donc peu de photos pour illustrer cet article, vous voudrez bien nous le pardonner... Je ne vous raconterai pas tout dans le détail ; d'abord parce que ce serait trop long, et puis aussi parce que ces moments appartiennent à notre amitié, ils ont quelque chose d'intime qui ne se laisse pas enfermer dans la prison étroite des mots.
Le trio infernal des Talata's qui se retrouve enfin à Hurghada : c'est pas beau, ça ? Un moment inoubliable...
Anne-Marie nous attendait en compagnie de Domi, Sarah et Sherine dans le hall de notre hôtel. La nuit tombait sur la ville lorsque nous sommes arrivés et l'impatience était grandissante car l'hôtel Calimera était éloigné du centre ville... Plus qu'une rencontre, nous avons eu le sentiment étrange de retrouvailles, tombant dans les bras les uns des autres avec tout le naturel que crée une amitié sincère, même si elle est née par le biais d'un instrument virtuel. Tout de suite, nous nous sommes sentis à l'aise ensemble, il n'y a pas eu ces moments de silence gêné qu'on a parfois avec des gens qu'on rencontre pour la première fois. L'accueil fut chaleureux... et bavard ! Imaginez plutôt quatre pipelettes réunies ! Les filles, elles, étaient très calmes – elles sont adorables les petites filles d'Anne-Marie, comme leur maman et Anne-Marie elle-même, d'ailleurs.
Elle n'est pas royale, notre Anne-Marie : la classe absolue, ma chère Anne-Marie ! ; )
C'est une Anne-Marie telle que je l'imaginais, telle que je la connaissais à travers le net avec laquelle nous avons passé trois journées inoubliables. Chaleureuse, ouverte, aimant le contact humain, avec un humour extraordinaire et une générosité qui fait que le contact est direct, d'une facilité naturelle. Elle est rayonnante, notre Anne-Marie, avec ce beau visage radieux qui ne se départit pas de son sourire et ces yeux qui pétillent. Pleine de vie, enthousiaste. Elle nous a fait découvrir son Hurghada, les endroits où elle aime se rendre, mais aussi son chez elle ; c'était émouvant de découvrir l'endroit depuis lequel nous avions nos contacts, d'où elle nous parle en « annmari », ce dialecte étrange d'Hurghada fait d'un mélange de connexion internet à l'égyptienne et de clavier amriki. Nous avons aussi fait la connaissance de son mari Amr, un homme charmant et calme qui a dû prendre peur devant ces trois bavards réunis !
Chez Domi pour l'anniversaire de Sherine : Domi, c'est la jeune femme blonde à droite...
Domi, j'avais eu peu de contacts avec elle avant notre départ, mais avec elle aussi les choses se sont faites tout naturellement et nous avons d'emblée sympathisé. De sa mère, elle a hérité l'aisance et le contact facile, la générosité dans les rapports humains qui fait qu'on se sent à l'aise en sa compagnie. Elle est très jolie, mais, désolé messieurs, déjà mariée ! Nous avons fait la connaissance de sa petite famille, du petit frère des filles, de la nounou et du mari de Domi, et assisté à l'anniversaire de Sherine qui avait invité quelques amis pour l'occasion. C'est extraordinaire chez Domi : on passe du français à l'arabe et à l'anglais en un clin d'oeil, époustouflant. Et, tout comme les Talata's -le nom de guerre de notre trio infernal Annemarie-Theti-Nefred ! -, Domi est une bavarde avec laquelle nous avons bien discuté et ri.
Si si, on a réussi à lui faire fumer la shisha, même si elle y rechigne...
Une anecdote, quand même. Anne-Marie se défend de parler arabe, mais elle est trop modeste : elle parle masri, je l'ai entendu de mes propres oreilles ; avec un charmant accent français. Après avoir bu un verre ensemble et fumé la shisha, Anne-Marie nous raccompagne un soir vers notre « limousine » - je vous expliquerai une autre fois, en vous parlant de l'hôtel, des fameuses « limousines ». Elle échange quelques mots avec notre chauffeur, en masri, et tout à coup j'éclate de rire tandis que lui sursaute : elle vient de s'adresser à lui en lui disant « enti » (toi, mais au féminin en arabe) au lieu de « enta » (toi au masculin) ; le chauffeur se rebiffe avec amusement, protestant qu'il est un homme... et vous vous doutez bien qu'Anne-Marie rétorque qu'enti / enta, c'est la même chose, il a bien compris ce qu'elle a voulu dire ! Sacrée Anne-Marie, nous avons bien ri et du coup le fait de se quitter a été moins dur... Aurait-elle fait exprès cette boutade pour faciliter les au-revoir ?
Theti ne veut plus lâcher la shisha...
... mais j'ai réussi quand même à la lui piquer un peu !
Trois jours, ça passe malgré tout très vite, toujours trop vite. Et bientôt est venu le moment de se remettre en route pour la suite de notre périple égyptien. J'étais heureux à l'idée de retrouver Le Caire, cette ville dont je suis éperduement amoureux, mais c'est avec un pincement au coeur que nous avons quitté Hurghada et dit au revoir à Anne-Marie et Domi. De beaux moments d'amitié et de partage gravés à jamais, et la certitude que ce n'est qu'un au revoir.
Merci, les filles, pour tous ces beaux moments passés ensemble. Je vous aime très fort !*
* comme je sais que le mari égyptien est très jaloux, je précise que c'est bien entendu un amour tout fraternel...