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PrÉSentation

  • : Ankh-Neferkheperou-Rê
  • : Pas de sujet précis, mais un ensemble de rubriques, qui évolueront avec le temps. Même si un accent particulier est mis sur l'Egypte. Ce qui compose mon univers et que je souhaite partager... Des passions, des coups de coeur et des coups de gueule, des ré
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Message des Scribes d'Ankhneferkheperourê :

 

Fermeture définitive de la Cité dimanche 27 mai 2007.

Vieux Papyrus

Notre Cité

22 juin 2006 4 22 /06 /juin /2006 03:25

Exceptionnel à plus d'un titre, le site de Khirbat al-Mafjar est un complexe palatial fortifié qui se trouve près de Jéricho, dans la vallée du Jourdain, en Palestine. Il fut construit à l'époque omeyyade pour le calife Walid ibn Yazid (al-Walid II) , de 724 à 743. Il est surtout connu pour son exceptionnel décor de stucs et de mosaïques, qui mêle traditions byzantines et orientales d'influence sassanide, et laisse une large place à la représentation de la figure humaine, qui disparaîtra par la suite dans l'art islamique.

 

Construit en grès et en brique, l'ensemble comprend un palais à deux étages, une mosquée assortie d'une cour et des bains (hammam) dans lesquels se trouve une vaste salle d'audience. Le tout est entouré d'un mur d'enceinte. A l'est, sur toute la longueur, se trouve une avant-cour dotée d'une fontaine en son centre. L'entrée principale se fait par une porte qui est flanquée de deux tours sur le côté sud de l'avant-cour, puis par une seconde porte monumentale sur la façade est du palais. Une petite cour au nord mène au hammam, qui est la partie la plus ornée du site et fait son caractère exceptionnel. La mosquée se dresse du côté est.

 

 

Plan de Khirbat al-Mafjar : 1 - Entrée de l'avant-cour ; 2 - Fontaine au centre de l'avant-cour ; 3 - Entrée du palais ; 4 - Palais autour de sa cour centrale ; 5 - Cour entre le palais et le hammam ; 6 -  Salle d'audience et hammam ; 7 - Cour menant à la salle d'audience et à la mosquée ; 8 - Mosquée.

 

Le hammam est orné d'une grande mosaïque qui forme un véritable tapis formé d'un ensemble de 39 panneaux rectangulaires ou circulaires ornés de motifs géométriques ; c'est la plus grande mosaïque connue pour cette période. La célèbre mosaïque de la salle d'audience présente un pommier à la gauche duquel se tiennent deux gazelles qui mangent ses feuilles, tandis qu'à  droite une autre gazelle est attaquée par un lion ; la symbolique de cette oeuvre serait liée au rôle du calife omeyyade : les gazelles de droite représenteraient ceux qui vivent paisiblement sous la protection du calife (l'arbre), tandis que celle de gauche, refusant ce pouvoir, s'expose au danger. Le style des mosaïques est encore de tradition byzantine, laquelle se maintiendra durablement dans la région.

 

 La grande mosaïque géométrique du hammam (détail). Cette grande mosaïque s'inscrit dans la lignée des modèles romains et byzantins, mais elle évoque aussi les précieuses étoffes de l'Orient.

 

La mosaïque des gazelles. Là aussi, la forme est à l'évidence byzantine, que ce soit dans le traitement de l'arbre ou des animaux. Mais le motif du lion dévorant un bovidé ou une gazelle est un classique de l'art perse.

Par contre, les exceptionnels décors de stuc témoignent d'une tradition plus proprement orientale, malgré le recours à certains motifs décoratifs empruntés au monde antique et byzantin. Il faut y voir la permanence de techniques et de traditions issues du monde sassanide, dont on sait qu'il fit un grand usage du plâtre dans le décor architectural. Une foule de personnages ornait le palais et les bains, des serviteurs, des danseuses et des servantes, ainsi que des animaux ; le calife lui-même est figuré par une grande sculpture, vêtu à la mode sassanide, reposant sur des lions. Tous ces décors de stuc étaient rehaussés de couleurs dont subsistent des vestiges sur certaines figures.

 

 L'une des extraordinaires danseuses en stuc, de style typiquement oriental. L'art du plâtre dans cette région du monde remonte à la période Néolithique et atteignit l'un de ses sommets avec l'art sassanide, avant de se transmettre à l'art islamique, qui le porta à la perfection.

Une frise de perdrix en stuc peint, qui ornait la base de la coupole de la salle d'audience ; les oiseaux de style sassanide se détachent sur un décor de rinceaux et d'acanthes d'inspiration byzantine.

Cet ensemble est aussi appelé Qasr Hisham, car il fut construit sous le règne de ce calife. Selon certains, Hisham Abd al-Malik ( calife 724-743) aurait commencé le palais, qui aurait été achevé par son neveu et  successeur, al-Walid II (743-744). En tout cas, le palais sera abandonné après 744. 

La figure du calife, dans laquelle l'influence sassanide est très visible.

D'autres illustrations sont disponibles dans l'album "Temple de Ptah - Arts".

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21 juin 2006 3 21 /06 /juin /2006 19:05

Comme vous le savez, le 21 juin marque dans l'hémisphère nord le solstice d'été, c'est-à-dire le jour le plus long de l'année (ou la nuit la plus courte, comme vous voulez) et premier jour de l'été. Cet événement solaire cyclique a toujours été célébré par des fêtes : en Occident chrétien, les fêtes des feux de la st Jean (st Jean le Baptiste) , qui ont été reportées au 24 juin, jour de la fête de ce saint, et aujourd'hui la fête de la Musique, dénuée de dimension spirituelle mais cependant symbolique également de l'entrée dans l'été.

 

La st Jean est un bon exemple de syncrétisme et de réutilisation par le christianisme de fêtes et cultes antérieurs, ainsi que d'un symbolisme solaire que beaucoup de chrétiens d'aujourd'hui ont oublié.  L'ancienne fête païenne du solstice d'été a en effet été repoussée au 24 juin, qui serait la date de la naissance de st Jean Baptiste. Ca ne vous dit rien ? La naissance du Christ est quant à elle placée le 24 décembre et Noël a remplacé la fête païenne du solstice d'hiver. Vous commencez à comprendre ? La st Jean, donc le solstice d'été, c'est le moment à partir duquel les jours commencent à décroître ; dans la tradition chrétienne, Jean Baptiste est celui qui prépare la venue de Jésus, et qui s'efface après avoir baptisé celui-ci et le précède dans la mort : c'est ce que symbolise le choix du solstice d'été pour placer la fête de Jean, le soleil à son sommet prêt à décroître. Au contraire, le choix du solstice d'hiver pour la naissance de Jésus, c'est le symbole de la résurrection, avec le soleil qui chaque jour croît à nouveau. Il semblerait que ce soit à l'époque mérovingienne qu'on ait pris l'habitude de déplacer les feux du solstice vers la nuit du 23 ou 24 juin ; autrefois à Paris, le roi lui-même allumait le feu, dans lequel on avait pour usage barbare de jeter des chats vivants (selon l'Eglise, symboles du mal...). L'association de Jean Baptiste à la lumière solaire semble en outre venir de l'évangile de Jean (l'apôtre), qui dit de lui : "Il vint pour témoigner, pour rendre témoignage à la Lumière, afin que tous crussent par lui. Il n'était pas la Lumière ; il devait rendre témoignage à la Lumière." (Jean 1, 7-8). 

 

La naissance de st Jean Baptiste vue par le Moyen Age

(Petites Heures du duc de Berry, XIVe s. , BN, Paris)

 

Pour les populations celtiques et germaniques de l'Antiquité, le solstice d'été était une date importante qui était marquée par des célébrations et à l'occasion de laquelle on allumait de grands brasiers, qui ont été repris par les chrétiens sous la forme des feux de la st Jean ; on dansait autour de ces feux pour symboliser la course du Soleil et marquer le retour de l'énergie vitale. En fait, c'est sans doute la difficulté à faire disparaître les anciennes pratiques qui a forcé l'Eglise primitive à composer et à christianiser ces coutumes. Pour les Celtes et les Germains, le solstice d'été est associé au sud, symbole de vitalité, et au feu, symbole à la fois d'énergie et de spiritualité ; l'animal qui y est associé est le cerf, animal solaire. Cette fête, appelée Beltaine par les Celtes, était consacrée au dieu Belenos, dieu de la Lumière et du Soleil.

Belenos, sur une monnaie antique.

Au solstice d'été, les Grecs de l'Antiquité, en particulier à Athènes, célébraient la fête du dieu d'origine orientale Adonis (le dieu phénicien et syrien Thammuz, "Adonaï", qui signifie "Seigneur", étant la formule par laquelle on s'adressait à lui en Orient), les Adonies ("Adôneïa"), qui marquent la mort d'Adonis tué lors d'une chasse par un sanglier.  Cette fête funèbre était marquée par des traditions faisant surtout intervenir les femmes, en particulier par les courtisanes, car la déesse Aphrodite avait pleuré la mort de son jeune protégé. Des représentations d'Adonis allongé sur une couche mortuaire ("adônion"), en terre cuite ou en cire, étaient l'objet de rites funéraires (onction et toilette funéraire, exposition du corps devant les maisons ou sur leur terrasse, offrandes, banquet funéraire), et des processions parcouraient les rues, les femmes se lamentant et se frappant la poitrine, ou poussant des chants plaintifs au son d'une flûte stridente venue de Phénicie. Selon la coutume, les femmes, en préparation de la fête,  faisaient aussi pousser ce qu'on appelle les "jardins d'Adonis" (Adônidos kêpoi) : dans de petits récipients, elles mettaient à germer des plantes à croissance rapide (orge, fenouil, blé et surtout laitue, plante considérée par les Grecs comme celle des morts et surtout parce qu'Aphrodite aurait étendu le cadavre d'Adonis sur un lit de laitues), qu'on laissait ensuite se dessécher, pour symboliser la vie brève d'Adonis ; elles étaient ensuite présentées au dieu pendant les Adonies, puis jetées à la mer ou dans un cours d'eau. Cette fête était célébrée dans tout le monde grec (en particulier avec faste à Alexandrie, en Egypte, sous les Ptolémées), parfois à des dates différentes, puis fut reprise par les Etrusques et les Romains.

Vase grec attique à figures rouges montrant une femme aidée par Eros à descendre de sa terrasse les "jardins d'Adonis" qu'elle a préparés pour la fête des Adonies

(fin Ve - début IVe s. av. notre ère, musée de Karlsruhe, Allemagne).

 

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21 juin 2006 3 21 /06 /juin /2006 11:57

Ca chauffe à l'Assemblée Nationale ! Pour une fois, nos élus se sont réveillés de leur petite sieste habituelle à la faveur des propos du premier ministre... Je les imagine très bien, ceux qui étaient sagement endormis, réveillés brutalement par la cohue qui a suivi l'attaque de messire de Villepin contre M. Royale ! hihi ! Trop drôle, quand on pense à la somnolence dont sont habituellement affectés les députés (encore faut-il qu'ils soient présents, me direz-vous...) ! Bon, moins drôle quand on pense qu'ils pourraient s'agiter pour autre chose que se chamailler comme des gamins dans une cour d'école...

Petit rappel pour ceux qui n'en auraient pas entendu parler : messire de Villepin, très en forme dans le genre "je vais encore faire baisser la cote de popularité du gouvernement", s'est lancé dans une diatribe au cours de laquelle il a personnellement accusé François Hollande de lâcheté. Vous vous doutez de l'effet produit : soulèvement indigné dans les rangs de gauche et grande cohue dans l'hémicycle, avec un président de l'Assemblée appelant mollement au calme tandis que le sieur premier ministre poursuivait son propos sans sourciller... La gauche et l'UDF demandent des élections anticipées, et François Hollande exige des excuses publiques.

Je ne me prononcerai pas sur la pertinence ou non des propos, d'autant que je ne les ai pas entendus dans leur contexte. Mais je me demande ce qui se passe tout à coup. Serions-nous en train de sortir du consensus mou ? Allons-nous enfin retrouver des partis traditionnels combattifs, au lieu de laisser la véhémence aux extrêmes ? L'Assemblée va-t-elle redevenir le lieu de foire d'empoigne qu'elle fut à sa création, pendant la révolution ?

Bon, ayons une pensée émue pour ce pauvre François le Petit (ben oui, François le Grand repose en paix en Charentes, riant bien de toutes ces pantalonnades de là où il est...) : déjà que c'est sa femme qui est choisie pour la présidentielle et risque de lui râfler sa place dans l'histoire, voilà qu'il se fait insulter sur les bancs de l'Assemblée par un aristocrate... Avouez que c'est un comble de malchance !

PS : je sais, je suis méchant... mais tous ces politiciens grand-guignolesques le méritent bien, non ? Charles et François doivent bien rire de là-haut !

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19 juin 2006 1 19 /06 /juin /2006 19:27

Je vous parle souvent de musique orientale, dont je suis passionné. Aujourd'hui, nous allons faire un petit tour des artistes qui occupent aujourd'hui le devant de la scène au Mashreq (Proche- et Moyen-Orient), pendant oriental du Maghreb (Afrique du Nord). Avec des liens vers leur site officiel pour ceux qui en ont, pour vous permettre de les (re-)découvrir aussi.

 En jaune, les pays d'où viennent les chanteurs dont il est question ici...

Liban : les Libanais dominent de loin la musique du Mashreq ; la plupart des grandes stars sont soit libanaises, soit égyptiennes. Mes préférés sont Nancy-Ajram ,  ElissaMaria , Pascale-Machaalani , Rayan, Wael-Jassar. Mais il y en beaucoup d'autres tout aussi excellents : Alaa-Zalzali , Aline-Khalaf, Bassima , Carole-Samaha, Cyrine, Dania, Dina-Hayek , Madeleine-Mattar , Magidda-el-Rumi ,  Marwa , Maya-Nasri , Myriam-Faris, Najwa-Karam, Nawal-al-Zoghbi , Nelly-Makdessy, Wael-Kfoury , Yara...

 

 

Egypte : les chanteurs égyptiens sont nombreux et appréciés eux aussi dans tout le Mashreq. Parmi mes favoris : Amr-Diab , Ehab Tawfik, Hakim , Shahenaz, Shereen , Tamer-Hosny. Il y a aussi Arwa (née au Yémen mais vivant au Caire), Essam-Karika , Hamada-Helal , Mai-KassabMustafa-Amar et Natasha-Atlas (un peu à part étant donné son "background" occidental).

 

 

Jordanie : Diana-Karazon .

 

 

 

 

 

Syrie : Houwayda, Asalah-Nasri .

 

 

 

 

 

Iraq : Kazem-el-Sahir , Rida-el-Abdallah .

 

 

 

 

 

Arabie Saoudite : Abdul-Majeed-Abdullah , Rashed al-Majed.

 

 

 

 

Emirats : Ahlam.

 

 

 

 

 

Voilà déjà de quoi faire pour se constituer une bonne collection de musique orientale. Nous reparlerons bien entendu de certains de ces artistes de façon plus détaillée.

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19 juin 2006 1 19 /06 /juin /2006 03:57

Nefred - 18 juin 2006

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18 juin 2006 7 18 /06 /juin /2006 10:46

 

Ce dimanche, fête des Pères chez nous en France. J'ai la chance d'en avoir deux : le Père qui m'a fait et mon Père-de-Coeur, Baba al-Marsîl, qui comptent tous les deux dans ma vie. Ce que le sang a parfois du mal à faire, le coeur le fait très bien. Un grand hommage à tous les deux, et un poutoun particulier à al-Marsîl !

 

Bon dimanche à toutes et à tous !

Je file à la campagne, donc je ne serai pas très bavard aujourd'hui...

Papa, je ne le suis pas moi-même, et ne le serai jamais... C'est comme ça. Mais j'ai les deux petites puces adorées de ma soeur !

C'est un autre sujet...

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17 juin 2006 6 17 /06 /juin /2006 12:41

Habitués que nous sommes à eux, nous avons tendance à oublier que chez nous, en Europe occidentale, les jours de la semaine sont liés à une planète, et de là à un dieu antique. L'usage des 7 jours de la semaine avec référence à une planète viendrait, selon la tradition, de Mésopotamie, et plus particulièrement de Babylone ; preuve supplémentaire des origines métissées de notre culture, n'en déplaise aux nationalistes d'aujourd'hui d'ailleurs ! Le chiffre 7 est dans la tradition orientale l'un des chiffres magiques les plus puissants ; on le retrouve souvent par exemple dans la Bible. Les choses se sont fixées, en ce qui concerne notre semaine, avec les Romains. La christianisation n'a pas totalement supplanté des traditions plus anciennes, comme nous allons le voir. Nos jours de la semaine nous entraînent vers une part de notre histoire, mais aussi vers les croyances de nos ancêtres...

Le lundi, Lunae Dies en latin, fait l'unanimité, même en contexte germanique : c'est le jour consacré à la Lune, astre nocturne qui fait pendant au Soleil. On loe retrouve aussi bien dans les langues latines ( lunes en espagnol, lunedi en italien) que dans les langues germaniques (Montag en allemand, de Mond = Lune, et monday en anglais, de moon = Lune).

Il en va différemment avec le mardi, Martis Dies en latin, le jour de Mars. Si les langues latines ont conservé la référence à Mars (martes en espagnol et martedi en italien), les langues germaniques conservent la référence à un dieu guerrier, mais remplacent Mars par un dieu germanique, Tyr ou Tiw (Dienstag en allemand et tuesday en anglais, de l'ancienne forme "Tiwesdaeg" = jour de Tiw).

Divergences encore concernant le mercredi, en latin Mercurii Dies, jour de Mercure que les langues latines ont conservé (miércoles en espagnol et mercoledi en italien). Les Allemands, eux, en font simplement le milieu de la semaine, Mittwoch (de Mitte = milieu, moitié + Woche = semaine). Quant aux Anglo-Saxons, ils conservent avec Wednesday la tradition germanique : ce mot vient de la forme ancienne "Wodnesdaeg", le jour de Woden (Wotan), équivalent germanique du Odin nordique.

Le jeudi, Jovi Dies en latin, est resté pour les pays de langue latine le jour de Jupiter (jueves en espagnol, giovedi en italien). En contexte germanique, il est consacré à un autre dieu, germanique, qui comme Jupiter contrôle le tonnerre : Thor. Ainsi trouve-t-on en allemand "Donnerstag" (le jour du Tonnerre) et en anglais thursday (le jour de Thor).

Le vendredi, Veneris Dies en latin, fait l'unanimité quant à sa consécration à une déesse. Si les langues latines restent fidèles à Vénus (viernes en espagnol, venerdi en italien), les langues germaniques quant à elles préfèrent la référence à Frigga ou Freyya, épouse de Wotan et déesse de la terre (Freitag en allemand, Friday en anglais).

Le samedi, Sabbati Dies, est plus étrange encore. Le Sabbat, ce n'est pas celui des sorcières, mais le shabbat hébraïque, qui rappellent que les premiers chrétiens respectaient la tradition du Shabbat, jour où Dieu se repose après la création du monde. Pratiquement toutes nos langues ont adopté suite à la christianisation cette référence au sabbat (sabado en espagnol, sabato en italien, Samstag en allemand). Seuls les Anglo-Saxons, étrangement, ont conservé l'ancienne forme latine Saturni Dies, jour de Saturne (saturday en anglais) là où d'ordinaire ils ont pour usage de remplacer la divinité romaine par une divinité germanique !

Enfin le dimanche, Dies Dominica en latin, est dans toutes les langues latines le jour du Seigneur (dominus en latin) suite à la christianisation (domingo en espagnol, domenica en italien). Il faut chercher la forme antérieure en contexte germanique : pour celui-ci, ce jour est consacré à la vieille divinité majeure, l'astre par excellence, le Soleil (Sonntag en allemand, de Sonne = Soleil, et Sunday en anglais, de sun = soleil). Cette assimilation du Dieu chrétien au Soleil n'est pas anodine ; au moment où le christianisme commence à dominer le monde romain, il se heurte à un autre culte oriental très populaire, celui de Mithra, qui possède des aspects solaires, en particulier comme symbole de résurrection avec le soleil levant. Dans les représentations paléochrétiennes, le Christ est très souvent représenté chevauchant au matin le char du soleil ; et si les églises, nous en reparlerons, sont orientées pour les plus anciennes le choeur vers l'est, c'est également en vertu de cette symbolique solaire de la renaissance !

On le voit avec cet exemple des jours de la semaine, les choses les plus anodines en apparence sont riches de signification du point de vue historique et culturel. Nous y retrouvons les traces de croyances très anciennes, qu'une christianisation parfois féroce n'est pas parvenue à effacer.

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16 juin 2006 5 16 /06 /juin /2006 20:50

Tayyib ! Ana fî 3utla !!! 

Ana mabsut 'awi !

(Bien ! Je suis en vacances ! Je suis très content !)

 

Une dizaine de jours avant d'attaquer l'été ! Et le week-end prochain, je vais retrouver mon amie Iorini à Paris, à la capitale mordious !

 

Layla mubaraka ("nuit bénie") à toutes et tous !

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15 juin 2006 4 15 /06 /juin /2006 07:50

 

"Yahlelah, yahlelah..." Il n'y a pas à dire : écouter Ahlam avec le café du matin, ça donne le moral, ça ensoleille la journée ! "Nawilak alaniyaaaa..."

 

Sabah el-kheir à tous,

amis de France, d'Egypte et d'ailleurs !

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14 juin 2006 3 14 /06 /juin /2006 21:56

Voici un poème provençal du XVIIe siècle, époque à laquelle on trouve les dernières oeuvres écrites en provençal avant longtemps. Il est dû à un certain Pierre Chabert, notable de La Valette, à l'est  de Toulon ; nous reviendrons dans la rubrique concernant les conseils de lecture sur le livre dont ce poème est extrait. La langue, en dialecte maritime, surprendra une fois de plus ceux qui connaissent le provençal ; on y note des archaïsmes, ainsi que ce que les Provençaux appellent "francihoutismes", qui montrent l'influence croissante de la langue française. Mais l'ensemble reste savoureux, et nous montre l'idéal d'un bourgeois provençal de l'époque...qui, à part quelques traits propres à la culture de cette époque, n'est pas au fond si éloigné des nôtres, quatre siècles plus tard !

" La vido heürouso, per Chabert

ami, ti vau rendre savant Ami, je vais t'informer
de ce que fa vioure countent 1 ; De ce qui fait vivre content :

estre en santa, L'esprit tranquille 2,

Etre en bonne santé, l'esprit tranquille,

assas de ben, ren d'inutile,

Assez de biens, rien d'inutile,

ges de Catin, ges de proucés 3 ,

Pas de catin, pas de procès,
dins leis plesirs fuge L'excés 4, Dans les plaisirs fuir l'excès,
Contro dugun n'ave rancuno, Contre personne n'avoir de rancune,
estre Countent de sa fourtuno 5 ; Etre content de sa fortune.
uno fremo que v'ame ben Une femme qui vous aime bien
et que cride pas per un Ren, Et qui ne crie pas pour un rien,
un bouan ami si l'on lou trobo, Un bon ami, si on le trouve,
Car heürous que paû dire probo ; Car heureux celui qui peut dire "je le prouve".
estre ben vengut en tout luéc, Etre le bienvenu en tout lieu,
din l'hyvert toujour bouan fuéc, En hiver avoir toujours bon feu,
et l'estiou cauquo-alleo soumbro 6 Et l'été quelque allée sombre
per gousta la frescour de L'oumbro ; Pour goûter la fraîcheur de l'ombre ;
estre coumoudamen Lougea, Etre commodément logé,
un ourdinari ben regla, Un ordinaire bien réglé,
de libres, un bouan doumestiquo, Des livres, un bon domestique,
un pichot councert de musiquo,

Un petit concert de musique,

dourmi la nuech proufoundamen, Dormir la nuit profondément,
et sarvi Diou fidelamen  7 ; Et servir Dieu fidèlement.
puis quand la moüart d'un pas alegre Puis quand la mort d'un pas allègre
vendra n'en dire de la segre, Viendra nous dire de la suivre,
Lüen d'apella d'aquel arret 8 Loin de faire appel de cet arrêt,

parti senso ges de regret. "

Partir sans aucun regret. "
 

 

 1 - La rime entre "savant" et "countent" montre que déjà le français a altéré le provençal (qui normalement prononcerait  "-in" le "-en" ).

2 - Francisation.

3 - Les Provençaux d'autrefois, selon la tradition latine, étaient très procéduriers et faisaient appel à la loi en toute occasion, que ce soient les communautés ou les particuliers.

4 - Allusion au libertinage en vogue à l'époque de Louis XIII et durant la jeunesse de Louis XIV ; le poème a été écrit sous le règne personnel de ce dernier, qui marque un retour à une certaine rigueur dans les moeurs, au moins en apparence...

5 - Le terme "fourtuno" a comme en français le double sens de "destin, chance" et de "richesse".

6 - Expression qui fait référence aux allées couvertes de verdure qui ornent à l'époque les jardins des bastides provençales.

7 - Au lendemain des guerres de religion, les Provençaux marquent toujours leur attachement à la religion, en grande majorité catholique dans cette région. D'où cette remarque de Chabert, non dénuée cependant d'humour ; il entend par là qu'il faut sauver en tout cas les apparences. L'humour est, selon une tradition poétique provençale, sous-entendu par la confrontation de deux éléments : ici, le sommeil lourd du vers précédent et la dévotion...

8 - Chabert use du jeu de mots sur  "l'arrêt de mort".

 

 

 

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