Comme nous l'avons dit précédemment, l'écriture de nos ancêtres a évolué avec le temps et déchiffrer un texte ancien, que ce soit pour des recherches généalogiques ou des recherches historiques, peut se révéler plus difficile qu'il n'y paraît ; et ceci, même si on croit pouvoir identifier les lettres sans problème. Nous allons tout d'abord voir la graphie des lettres selon l'usage du XVIe s., qui reste largement en vigueur jusqu'au 1er quart du XVIIe s. au moins.
Pour commencer, et mesurer la difficulté, un exemple de texte du XVIe s. issu des délibérations du conseil de ville d'Ollioules pour l'année 1580-1581 (Archives communales d'Ollioules). Laissons de côté les abréviations, que nous verrons par la suite, ainsi que les questions purement linguistiques. Vous voyez que le texte est différent de la graphie actuelle, même s'il y a des lettres que l'on reconnaît.
Voici dans un tableau un alphabet dressé à partir de textes d'archives provençaux du XVIe s. Ce sont là les formes les plus courantes et les mieux calligraphiées ; selon la qualité de la plume ou du stylet utilisés, les habitudes et l'humeur du rédacteur, ou sa maîtrise de l'écriture, il peut y avoir des variantes d'un texte à l'autre. En général, il faut d'abord se familiariser avec l'écriture du rédacteur avant de pouvoir déchiffrer entièrement un texte.
a | |
b | |
c | |
d en initiale ou en médiane | |
d en finale | |
e en initiale ou en médiane (et même finale à la fin de la période) | |
e en médiane ou finale (forme ancienne) | |
f | |
g en initiale | |
g en médiane ou en finale | |
h en initiale | |
h en médiane ou en finale | |
i | |
j | |
l en initiale ou en finale | |
l en médiane | |
m | |
n | |
o | |
p | |
q | |
r (type ancien) | |
r en médiane ou en finale (type ancien) | |
r "moderne" (fin de la période) | |
s en initiale ou en médiane | |
s en finale | |
t | |
u | |
v (type ancien) | |
v "moderne" | |
x | |
y | |
z |
Certaines lettres nous sont familières et ont déjà la forme qu'on leur connaît aujourd'hui, ou presque. D'autres, comme le -h ou le -x , nous sont tout à fait méconnaissables. Enfin, pour certaines, il pourrait y avoir confusion avec des lettres actuelles ( le -r de type ancien ou le -o qu'on pourrait prendre pour des -v actuels, le -s initial ou médian qu'on pourrait prendre pour un -f ). Noter aussi qu'il n'y a pas de point sur le -i ou le -j ; d'ailleurs, il n'y a pas d'accent sur les voyelles, et pratiquement pas non plus de ponctuation, nous le verrons.
C'est la pratique qui permet de se familiariser avec la lecture de textes manuscrits de cette période, même si cela peut sembler ardu au premier abord.