Je voudrais vous raconter cet autre moment fort de notre voyage que fut notre rencontre avec Josiane au Caire. Comme pour Anne-Marie et Domi, ce sont des moments qui sont gravés à jamais dans mon coeur. Je connaissais moins Josiane avant de partir. J'avais découvert son blog par l'intermédiaire d'Anne-Marie – toutes les deux sont amies et ont l'habitude de se retrouver régulièrement dans la capitale égyptienne... et de courir boutiques et soukhs ensemble ! Mais là encore, le courant est passé tout de suite, selon cette alchimie étrange qui fait qu'on a l'impression ne pas être tout à fait étrangers.
Au-delà de Bâb Zuweyla, Josiane nous a entrouvert la porte d'un Caire hors des sentiers battus, cette ville telle que nous l'aimons elle et moi...
Nous nous sommes donnés rendez-vous près du Khân, où nous venions de faire quelques achats. Theti et moi nous étions attablés à la terrasse de l'un de ces cafés qui donnent sur la place, fumant paisiblement une shisha. Josiane est arrivée, armée de son appareil photo avec lequel elle nous donne sur son blog ces belles images du Caire. Un entrain et une humanité extraordinaires, ce que j'appelle la noblesse de l'âme qui fait qu'on se sent bien avec quelqu'un. Tout de suite, en effet, je me suis senti bien en sa compagnie et nous avons entamé la discussion, plaisantant sur les « suppositoires géants » placés devant la mosquée. Une marchande ambulante est arrivée quelque temps après, que Josiane connaissait et avec laquelle elle entama une discussion chaleureuse ; j'ai comme souvenir de ce moment des guirlandes de jasmin qu'elle vendait et que j'ai faites sécher...
Tandis que nous étions passés dans les coulisses du caravansérail, nous avons eu la même réaction : le regard attiré par cette vieille maison endormie paisiblement dans l'entrelacs des ruelles du quartier...
Je ne vous raconterai pas là non plus cette rencontre dans tous ses détails ; il y a des choses qui ne se racontent tout simplement pas, poser des mots dessus est non seulement difficile, mais leur fait perdre de leur substance. Comme elle le fait virtuellement sur son blog, Josiane a partagé avec nous son Egypte, celle qu'elle aime et qu'elle arpente à la recherche de l'instant et de l'humain. Elle nous a entraînés avec enthousiasme et générosité dans cet autre Caire que le tourisme ne fait au mieux qu'effleurer ; je vous laisse imaginer si j'étais ravi, bien sûr, d'être ainsi introduit au-delà des apparences.
Avec Josiane et Redha au restaurant, dégustant le fameux pigeon farci égyptien et la molokheyya...
Avec elle et son compagnon Redha, nous avons découvert des spécialités de la cuisine égyptienne dans un petit restaurant à mille lieues des endroits aseptisés pour touristes : molokheyya et pigeons farcis, un délice ! Le lendemain, ce fut un autre restaurant, dont honte à moi j'ai oublié le nom, au décor baroque, où nous avons mangé l'incontournable foul... Elle nous a fait découvrir le quartier de Bâb Zuweyla, avec son marché, et les coulisses de l'ancien caravansérail, avec ces petits ateliers dans lesquels travaillent les artisans, un moment inoubliable... Mais aussi le café Gropi, une merveille Art Déco. Je ne sais pas comment le formuler, mais ce qui m'a touché chez Josiane, c'est ce regard qui sait immédiatement se tourner vers l'humain, faire d'un instant de vie un moment magique ; c'est d'ailleurs, si vous les connaissez, le sentiment qui se dégage de ses photos. Et en prenant le dernier verre près d'el-Ghori, elle nous a offert à chacun un bracelet qui ne me quitte plus depuis, souvenir de ces moments d'exception, avec les pigeons voletant dans le ciel du Caire à la tombée de la nuit...
L'un de ces petits artisans qui oeuvrent en coulisses, ici un sculpteur sur bois qui réalise des décors avec l'habileté d'un savoir plusieurs fois centenaire ; un moment à la fois beau et émouvant...
Merci, Josiane, yâ ukhtî, pour tous ces beaux moments que tu nous a offerts, pour ce regard que tu as partagé sur une ville qui n'en est que plus fascinante encore ! J'ai hâte d'être à la prochaine fois, insha'a l-llah, pour poursuivre cette rencontre avec Le Caire hors des sentiers battus qui te tient tant à coeur et pour lequel nous partageons cette affection sincère.
Josiane et Nefred, près d'el-Ghori, une belle amitié est née...
Les rencontres humaines, voilà ce qui aura, pour moi, le plus marqué ce voyage : que ce soit nos amies Anne-Marie, Domi et Josiane, et leurs compagnons, ou Mohamed, Ehab et Amro... Chacun, avec générosité et simplicité, nous a ouvert la porte d'une autre Egypte, au-delà du tourisme ; chacun, avec sa sensibilité, nous en a fait découvrir certaines des multiples facettes...
Mon Egypte désormais, ce sont aussi ces visages amis...