"Rien n'est plus animé que l'aspect des rues du Caire. Imaginez 30 000 personnes trottant ou galopant sur des ânes dans des rues étroites et tortueuses. On est bientôt emporté dans ce tourbillon. Assourdi par le cri des âniers et des passants, attentif à ne pas écraser les femmes et les enfants qui sont tranquillement assis par terre au milieu de ce tumulte, à ne pas heurter les aveugles qui s'y promènent, à ne pas laisser une partie de ses vêtements ou de sa personne au milieu de la cohue qui le froisse ou le heurte à toute minute, l'étranger qui se trouve pour la première fois dans les rues du Caire est en proie à une inquiétude continuelle."
(Jean-Jacques AMPERE (1800-1864), écrivain et académicien, fils du célèbre physicien)
Une rue au Caire (source : voyage-en-egypte )
Cette citation est étonnante car elle reflète bien l'une des impressions que l'on a en arrivant au Caire, plus d'un siècle plus tard. Certes, les voitures, les taxis et les bus ont fait leur apparition, mais les ânes et les charrettes sont toujours là ; la ville a changé, elle s'est "modernisée", s'est étendue, dotée de grandes artères, mais on a toujours cette impression de bouillonnement, d'effervescence continue. Quel que soit le véhicule utilisé, la première sortie au Caire réserve quelques belles frayeurs ! Et puis on est "emporté dans ce tourbillon", comme le dit Ampère...