Après Shereen, un chanteur, et non des moindres. Amr Diab est sans doute l'une des plus grandes stars égyptiennes de la chanson et vraisemblablement le chanteur égyptien le plus connu en Occident. Sa discographie est impressionnante, avec un mélange assez réussi de traditions orientales et d'influences occidentales, le tout servi par une voix unique. Physiquement, la maturité va très bien, si on compare les couvertures des vieux albums et les plus récents...
De son vrai nom Amr Abd-al-Baset Abd-al-Aziz Diab, il est né en 1961 à Port-Saïd, en Egypte. Il commence le chant très jeune, est remarqué dès l'âge de 6 ans et fait des études musicales au Caire. Il rencontre dès le premier album un succès qui ne s'est jamais démenti depuis.
Sa discographie est comme je le disais très riche, avec de nombreux albums : le premier en 1983, "Ya Taree" ; "Ghanny Men Albak" (1984), "Hala Hala" (1986), "Khalseen" (1987), "Mayyal" (1988), "Shawa'na" (1989), "Matkhafesh" (1990), "Habibi" (1991), "Ayyamna" (1992), "Ya Omrena" (1993), "Weylomony" (1994), "Rag'een" (1995), "Nour El Ein" (1996) (album qui connaît un succès mondial et contribue à sa renommée internationale), "Awedony" (1998), "Amarain" (1999), "Tamally Ma'ak" (2000), "AKtar Wahed" (2001), "Allem Alby" (2003), "Leily Nehary" (2004), "Kammel Kalamak" (2005).
Quelques couvertures choisies :
Le tout premier album, "Ya Taree" (1983)...
Le second, "Ghanny Men Albak" (1984)...
"Nour el-Ayn", l'album de la consécration internationale (1996)...
La chanson "Nour el-Ayn" inaugure le mélange de musique gitane hispanique et de musique orientale qui aura tant de succès dans les années 1990. On oublie souvent que le titre est d'Amr depuis la reprise d'Alabina avec les Gypsy King.
L'album "Amarein" (1999)...
Le titre "Amarein" propose un mélange de musique hispanique (aux accents cubains dans l'intro et gitans dans la chanson) et orientale ; rythmée et agréable. Le morceau " 'Alby", en duo avec Khaled et Cheb Mami, deux chanteurs algériens bien connus en France, expérimente la rencontre avec le raï.
Mais j'ai choisi de vous parler surtout du dernier album, "Kammel Kalamak". Le premier morceau, qui donne son nom à l'album, reprend la rencontre entre musique orientale et hispanique, avec des accents de guitare électrique et une orchestration atypique ; agréable. "We Maloh" s'inscrit plutôt dans le genre très prisé des chansons douces orientales actuelles, mais avec une nette influence occidentale (piano de l'intro, rythmique, guitare). "We hitayak aih" revient à la musique caractéristique du Proche-Orient, en y ajoutant un léger accent occidental ; excellent. "Aiam we Ben3eshha" est un mélange oriental, occidental et latino-américain ; le tout est intéressant. "Allah La Yehremny Minnak" est plus de la dance orientale, où les accents occidentaux et latino-américains se font plus discrets, plus subtils ; une très bonne chanson. "Oddam Eyounak" est plus franchement marqué par l'influence hispanique et latino, j'avoue moins adhérer. Avec "Aywa Ana 3Aref", c'est une ambiance que je qualifierais de "piano-bar latino à chanteur égyptien" ; là j'avoue ne pas adhérer du tout du tout... L'album se termine sur "Betkhaby Leh", une ambiance plus "variété internationale" qui assume ses accents orientaux, assez réussi. Dans l'ensemble, c'est un bon album, qui caractérise bien cette particularité d'Amr Diab d'aller explorer des rencontres avec différents genres musicaux d'horizons variés, et un registre se plaçant plutôt dans la douceur ; on y sent plus de maturité.
Vous l'aurez compris, je ne suis pas un inconditionnel d' Amr Diab, auquel je préfère des artistes au style moins influencé par la variété occidentale. Question de goût. Mais j'aime néanmoins certaines chansons et j'apprécie la voix du chanteur. Le seul vrai reproche : le danger d'un formatage destiné à toucher les marchés occidentaux.
Enfin, un lien vers le site-officiel d'Amr Diab.