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Notre Cité

21 août 2006 1 21 /08 /août /2006 08:57

Le complexe du sultan ez-Zahir Barqûq se trouve dans la rue el-Mu'izz li-Din Allah, à côté de la madrasa du sultan en-Nâsir Muhammad. Les travaux, qui durèrent de 1384 à 1386, furent dirigés par l'architecte en chef Shihab ed-Din Ahmad ibn Muhammad el-Tûlûnî, qui appartenait à une famille d'architectes de la cour. Le style de ce monument eut une influence durable sur l'architecture cairote de la première moitié du XVe s.

Le dôme et le minaret sur la façade principale donnant sur la rue.


Le sultan Barqûq, d'origine circassienne, avait été recruté par les Mamelouks turcs (Bahri Mamlûk)en tant qu'esclave ; libéré en 1362, il parvint à force d'intrigues et d'assassinats à prendre le pouvoir en 1382. Il est considéré comme le fondateur de la dynastie des Mamelouks circassiens (Burgi Mamlûk) et recruta de nombreux Circassiens venus du Caucase auxquels il confia la garde de la Citadelle du Caire. Dès le début de son règne, il se montra soucieux de légitimer sa prise de pouvoir en se rattachant à la tradition de la dynastie qu'il avait renversée, et qui jouissait du prestige d'avoir combattu les croisés et les Mongols, ainsi que d'avoir opté pour l'Islam sunnite. Ainsi, il épousa la veuve d'un des derniers descendants de Qalâ'ûn et entreprit sans tarder la construction d'un complexe funéraire pour les siens. Pour marquer la continuité dynastique, il choisit de l'établir près des monuments des premiers Qala'unides ; en construisant un monument plus haut que ses voisins et en reprenant des motifs royaux d'édifices antérieurs, Barqûq affirme la légitimité de son pouvoir. La référence à la mosquée Sultan Hasan est par exemple très nette.

Le monumental portail d'entrée sur shari' el-Muizz li-Din Allah, qui reprend le modèle de la mosquée Sultan Hasan.


 

 

 

Le complexe comprend une madrasa, une mosquée et un mausolée. L'ensemble servait aussi de khânaqâh, sorte de "monastère" sûfî, qui pouvait héberger jusqu'à plus d'une centaine d'étudiants en théologie et 60 Sûfî, avec des quartiers d'habitation pour les enseignants et même des écuries.

Plan du complexe de Barqûq.


La façade extérieure, sur la rue, est rythmée par des ressauts ornés de stalactites (muqarna). Les fenêtres supérieures sont traitées en arc brisé et garnies de grilles de bois sculpté . Ce style se retrouvera dans plusieurs mosquées de cette dynastie. Une bande calligraphiée (tiraz) court autour de l'édifice. Le dôme, très simple, voisine avec le minaret ( f ); construit à l'origine en bois et plâtre, il s'effondra au XIXe s. mais on put le reconstruire à l'identique grâce aux nombreuses gravures le représentant, en briques cependant. La surface du dôme est entièrement lisse et seule sa base s'orne d'une corniche à stalactites. Le minaret octogonal se distingue de la plupart de ceux du XIVe s. par sa décoration sculptée ; Barqûq a emprunté un certain nombre de motifs au minaret du complexe de Qalâ'ûn, construit sous le règne de en-Nâsir Muhammad ibn Qalâ'ûn (1293-1340). Ce minaret est coiffé d'un petit dôme de cuivre en bulbe. Le portail d'entrée ( a ) se dresse en façade à l'opposé du dôme et du minaret, juste à côté de la madrasa d'en-Nâsir Muhammad ; rectangulaire et haut, il s'orne de stalactites et d'un large panneau de marbre polychrome. La porte de bronze, d'origine, est décorée d'étoiles incrustées d'argent, l'étoile centrale portantr l'inscription du nom de Barqûq.

La cour et la fontaine aux ablutions, qui rappellent la mosquée Sultan Hasan.

Détail du pavement de la cour, en marbre et porphyre.


 

 

 

Un corridor voûté ( b ) mène à la cour cruciforme (c ) flanquée de 4 grands îwân, sur les arcs desquels se déploie une inscription. La cour à ciel ouvert est dotée d'un pavement de marbre et de disques de porphyre. Au centre se dresse la fontaine aux ablutions ( c )couverte d'un dôme de bois en forme de bulbe supporté par 8 colonnes de marbre, inspirée de celle de la mosquée Sultan Hasan. Le sanctuaire ( d ) présente, comme dans la madrasa de Qalâ'ûn, 3 nefs séparées par deux rangées de colonnes de granit antiques réutilisées, la nef centrale étant plus large ; l'extraordinaire plafond plat est en bois scuplté, qu'une restauration moderne a peint et doré. La qibla est rehaussée de marbre polychrome, ainsi que le mihrâb. Les lampes d'origine se trouvent au musée d'art islamique et ont été remplacées par des copies.

Le mihrâb en marbre polychrome, lui aussi très inspiré de la mosquée Sultan Hasan.


L'entrée de la madrasa se fait par des ressauts dont les voussoirs d'ornent de motifs en zigzag. Les portes présentent un décor original, qui laisse largement apparaître le bois sous les ornements de bronze. La partie réservée au logement des étudiants donne sur des couloirs intérieurs et non sur la façade ou la cour. C'étaient des logements collectifs et non individuels, ce qui montre l'influence du sufisme.

Le magnifique plafond de la salle de prière.


 

 

 

Au nord de la salle de prière, une porte donne accès à un vestibule permettant d'accéder au mausolée ( e ) coiffé d'une coupole à pendentifs de bois, entièrement peint et doré. C'est en fait une fille de Barqûq qui est enterrée ici ; lui-même sera inhumé dans un autre complexe construit dans la nécropole, qu'il ne faut pas confondre avec celui-ci.

La coupole sur pendentifs de bois du mausolée.


Chose étonnante, le nom de Jarkas el-Khalili, qui fonda le Khân tout proche, apparaît dans l'inscription d'inauguration, sur la façade extérieure et dans la cour. En effet, il était le maître des écuries de Barqûq !

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