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Vieux Papyrus

Notre Cité

11 octobre 2006 3 11 /10 /octobre /2006 04:07

Cette mosquée, qui est une des plus anciennes du Caire, fut construite de 876 à 879 par Ahmed ibn Tûlûn, fondateur de la dynastie égyptienne des Tûlûnides (868-905). Le personnage , comme nous l'avons vu dans la présentation historique, joua dans le développement artistique et politique du Caire un rôle important. C'est au coeur de sa nouvelle ville, el-Qata'i, sur la colline de Yeshkur, qu'il construisit sa mosquée. Avec une superficie totale d'environ 26 000 m2, elle est la 3e plus grande mosquée du monde. La plus ancienne mosquée du Caire est celle d'Amr ibn el-'Âs, à Fustat, mais celle-ci ayant été considérablement remaniée, la mosquée d'ibn Tûlûn peut être considérée comme la plus ancienne qui nous soit parvenue pratiquement dans son état d'origine.

Plan de la mosquée d'ibn Tûlûn : 1- Ziyada ; 2- Minaret ; 3- Cour ; 4- Fontaine ; 5- Salle de prière.


Selon une tradition, ibn Tûlûn aurait refusé de prélever des colonnes de marbre sur des édifices chrétiens, jugeant cela sacrilège. Il n'en voulait pas moins une mosquée de très grandes dimensions. Un prisonnier chrétien aurait entendu parler du projet d'ibn Tûlûn et proposa de construire une grande mosquée sans colonnes ; il envoya un dessin dans lequel les colonnes étaient remplacées par des piliers supportant des arcs brisés. Le prince apprécia l'idée, fit libérer le chrétien et le paya 110 000 dinars pour son travail. Il s'agit bien entendu d'une légende, car nous verrons les origines des aménagements de cette mosquée.

La ziyada de la mosquée.


Quand le centre se déplaça vers el-Qâhira, la mosquée tomba en désuétude. Elle fut alors endommagée, en particulier lorsqu'elle servit de refuge aux pélerins se rendant d'Afrique du Nord au Hedjaz au XIIe s. Elle sera restaurée en 1296 par 'Alam el-Din Sanjar el-Dawadar sur l'ordre du sultan mamlûk Lajin ; Lajin, complice de l'assassinat du sultan el-Ashraf Khalil ibn Qalawun, s'était réfugié dans cette mosquée abandonnée et avait fait voeu de la restaurer s'il y réchappait. Elle sera restaurée à plusieurs reprises, y compris à l'époque contemporaine, tout en gardant l'essentiel de ses caractères d'origine.


La mosquée d'ibn Tûlûn est un bon exemple de l'architecture de l'époque abbasside. Par un certain nombre d'éléments, elle rappelle la mosquée de Samarra, en Iraq, où ibn Tûlûn séjourna dans sa jeunesse : minaret à rampe hélicoïdale, arcs brisés reposant sur des piliers à colonnes d'angle engagées, motifs décoratifs de stuc.

Les ruines de a mosquée d'el-Mutawakkil à Samarra (847, Iraq).

Son minaret à rampe hélicoïdale extérieure, placé au nord, comme celui de la mosquée d'ibn Tûlûn au Caire.


L'édifice est compris dans une enceinte de 118 m par 138m ; il est flanqué sur trois côtés par des ailes étroites d'environ 19 m de large, ou ziyada, le quatrième côté étant occupé par la qibla. Le minaret, avec sa rampe hélicoïdale extérieure, prend place dans la ziyada nord. Le rôle des ziyada était entre autres d'assurer une transition entre l'extérieur et l'espace sacré. Le mur d'enceinte et ceux des ziyada sont surmontés d'un crénelage décoratif continu, ce qui traduit sans doute une fois encore l'influence mésopotamienne de Samarra. Dans la partie supérieure des murs s'ouvrent des fenêtres rondes.

Le minaret au-dessus des arcades de la cour.


Le minaret est unique en Egypte. La seule partie d'origine est la base quadrangulaire et le second étage cylindrique ; elle est surmontée des restaurations d'époque mamlûk en pierre, alors que le minaret d'origine était en briques.

 

La salle de prière.

La salle de prière est formée de 5 travées parallèles à la qibla, séparées par des piliers soutenant des arcades. Le plafond est en bois et le mihrâb, qui semble avoir été remanié à l'époque mamlûk, était mis en évidence par un dôme de bois. De chaque côté, le mihrâb est flanqué de deux colonnes aux chapiteaux ornés. Derrière le mur de la qibla se trouvait la Dar el-Imara, ensemble de trois pièces relié à la mosquée par deux portes percées de chaque côté du mihrâb. Cet a pu abriter une bibliothèque et donnait accès à la maqsura, espace privé réservé au calife et à ses proches pour la prière du vendredi.

Le mihrâb d'origine en stuc.


Sur les trois autres côtés de la cour, on trouve des portiques composés de deux travées chacun. Chaque côté de la cour est bordé par 13 arcades, légèrement brisées dans leur partie haute ; dans les écoinçons s'ouvrent d'étroites fenêtres.

La fontaine d'époque mamlûk.


Au centre de la cour (sahn) se trouve la fontaine aux ablutions, qui est une construction mamlûk de l'époque du sultan Lajin ; de base carrée, elle ouvre sur chaque côté par deux étages d'arcades, le tout surmonté d'une coupole. Ibn Duqmaq, au XIVe s., nous a cependant laissé une description de la fontaine d'origine, détruite par un incendie en 986, qui semblait être proche de celle de Samarra : « la fawâra qui était au milieu de la cour avait des ouvertures sur chaque face, et au-dessus il y avait un dôme doré sur dix colonnes de marbre, et autour soixante colonnes de marbre avec un pavement de marbre. Et sous le dôme il y avait un grand bassin de marbre, de 4 coudées de diamètre avec un jet d'eau en son centre (...) et sur le toit il y avait un cadran solaire. Le toit était entouré d'une balustrade de teck (saj). » Al-Mustawfi dit que cette fontaine était connue sous le nom de Kas-i-Fir’awn (« coupe du Pharaon ») et était formée d'une seule pierre.

Décor d'une des arcades de la cour.


Le décor de bois sculpté et de stuc de cette mosquée est très important du point de vue de l'histoire de l'art islamique. Il est un des témoignages les mieux préservés de l'influence du style de Samarra et de son adaptation en Egypte. Les décors de stuc se développent à la fois à l'intérieur et à l'extérieur de la mosquée. Les arcs sont décorés de reliefs de stuc, remarquables malgré les restaurations. Les parties d'origine conservées montrent des motifs mêlant éléments géométriques et floraux. Au-dessus des arcs intérieurs court une frise en caractères coufiques qui représenteraient au total une longueur de 2 km. Les 128 fenêtres des murs extérieurs sont elles-mêmes ornées de grilles de stuc géométriques, avec des variantes pour chacune.

Fragment de Stuc de Samarra (IXe s. , Iraq).


Cette mosquée, qui fait partie des incontournables de l'architecture islamique cairote, est si importante dans l'art égyptien qu'elle figure sur le billet de 5 livres.

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commentaires

:
Salam ya akhî,<br /> Haaaaaaaaaa ça approche, ça approche, je suis impatiente, ça n'avance pas assez vite, c'est comme cet escargot, il rame ;o)))<br /> Bisous, bisous
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N
Inch Allah, yâ ukhtî, inch Allah ...<br /> Une des leçons de l'Orient est la patience, et prendre le temps. Il faut prendre le temps aussi de goûter les joies de l'attente du départ, celles de l'espoir des joies à venir. ; )<br /> Bussa kebir<br /> Nefred
H
salut Nefred, je suis de passage chez toi, un petit voyage dans ton pays grâce à tes imagges et tes écrits, mais aussi pour te dire un grand merci pour ta fidélité à mon petit blog, ta gentillesse dans les coms que tu me laisse... ça fait tellement plaisirmerci et bonne journée
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N
Salâm, Renata ! <br /> Allah yekhalliki, comme on dit en égyptien (on pourrait traduire approximativement par "que Dieu te le rende"). C'est un réel plaisir que de retrouver régulièrement ton blog et ses moments de beauté et de poésie, sincèrement.<br /> Bises, et à très vite<br /> Nefred
:
Bon jeudi Fred et gros bisous   @nne marie
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N
A toi aussi, ma fidèle Anne-Marie !<br /> Gros bisous de Provence<br /> Nefred
:
Dans quel état sont actuellement ces merveilles en irak ??  Bonne journée et gros bisous   @nne marie
Répondre
N
Samarra a beaucoup souffert des bombardements et des attentats, comme tu le sais. Je ne sais pas dans quel état est le site archéologique de Samarra, qui outre la mosquée conserve des vestiges exceptionnels d'habitations et de palais ornés de stucs parmi les plus beaux du monde musulman. Nous reparlerons de Samarra, j'essayerai d'en savoir plus d'ici là...<br /> Gros bisous<br /> Nefred
K
Etonnant ce minaret tout en spirales!
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N
Particulier, n'est-ce pas ? Nous reparlerons de la mosquée de Samarra, car elle est très intéressante.<br /> Bises<br /> Nefred